
Point de vue de Chris McLaughlin sur l’IA Générative et l’Avenir du DAM
Cet article a été traduit de digitalassetmanagementnews.com
Les outils de gestion des actifs numériques (DAM) continueront de jouer un rôle à l’avenir, mais l’IA générative (GenAI) est sur le point de transformer radicalement leur fonctionnement, leur utilisation et la manière dont ils créent de la valeur dans les années à venir.
Depuis plusieurs décennies, les solutions DAM ont ouvert de nouvelles perspectives dans des secteurs comme la publicité, les médias ou le commerce de détail. Les marques de luxe utilisent ces outils pour gérer leurs campagnes saisonnières à l’échelle mondiale, les laboratoires pharmaceutiques y accèdent pour retrouver rapidement des visuels médicaux conformes à la FDA, et les diffuseurs télé y recherchent des archives pour les intégrer à leurs reportages.
Cependant, le DAM n’a jamais totalement tenu ses promesses. En effet, il dépend entièrement de la qualité des métadonnées. Et le processus de taggage des fichiers a toujours été chronophage, coûteux et fastidieux.
Les créatifs, qui produisent les contenus stockés dans les DAM, perçoivent souvent cette tâche comme une corvée administrative, les détournant de leur cœur de métier. Par ailleurs, beaucoup d’organisations ne peuvent pas se permettre d’embaucher des documentalistes à temps plein pour appliquer des métadonnées. Et quand cela repose sur l’humain, c’est souvent inégal, sujet à erreur, voire incohérent d’un jour à l’autre – ce qui affaiblit la valeur globale du système DAM.
L’IA Générative est sur le point de résoudre ce problème une bonne fois pour toutes.
Pour la première fois, une technologie est capable d’attribuer automatiquement une infinité de métadonnées pertinentes à des contenus numériques. Contrairement aux humains, les outils d’IA générative ne se fatiguent pas, ne s’ennuient pas, et peuvent analyser des images, des vidéos ou des documents pour générer des tags riches, cohérents, et à grande échelle.
La Fin du DAM tel que nous le connaissons ?
La question se pose de plus en plus, et elle n’est pas infondée. Avec les progrès de GenAI, beaucoup d’équipes se demandent si un DAM traditionnel vaut encore l’investissement. La réponse ? Ça dépend.
Si votre seul besoin est de stocker et retrouver des fichiers finalisés, alors non, vous n’avez peut-être plus besoin d’un DAM. Avant, ces plateformes étaient essentielles car elles centralisaient les contenus et les métadonnées pour faciliter la recherche. Aujourd’hui, on peut combiner GenAI avec une base de données et un stockage comme Amazon S3 pour obtenir une solution plus légère, intelligente et évolutive. L’IA générative peut non seulement générer les tags, mais aussi surpasser les systèmes DAM classiques en recherche via langage naturel.
Mais le DAM n’est pas mort pour autant.
Lorsqu’il s’agit de fichiers en cours de création, les DAM restent indispensables. GenAI ne sait pas encore structurer les workflows complexes liés au cycle de vie complet d’un contenu. C’est là que les DAM conservent leur valeur : gestion des étapes de validation, collaboration, distribution, versioning, contrôle des accès, conformité à la marque, journalisation... Ces fonctions restent clés pour maintenir la cohérence et la conformité des projets créatifs.
Ce Qui Nous Attend
Le mouvement autour de GenAI ne cesse de prendre de l’ampleur, et les éditeurs logiciels se ruent pour intégrer l’IA dans leurs produits. Les éditeurs DAM n’y échappent pas. Pourtant, beaucoup se contentent d’ajouter l’IA comme une simple fonctionnalité, sans repenser en profondeur les usages.
Dans le monde du DAM, cela signifie souvent automatiser le taggage à l’ingestion, sans aller jusqu’à réinventer la façon dont les organisations exploitent leurs assets.
Or l’opportunité ne réside pas dans une amélioration incrémentale, mais bien dans une refonte totale des workflows numériques à l’ère de GenAI. Dans un avenir proche, les créatifs combineront DAM et IA générative de manière fluide.
Par exemple, un designer pourra déposer une nouvelle création dans un dépôt DAM. Une IA générative l’analysera, la taguera automatiquement en s’appuyant sur la taxonomie de l’entreprise, et sollicitera un relecteur humain si nécessaire. La recherche se fera alors instantanément, via des requêtes en langage naturel.
Au-delà de l’ingestion et de la recherche, GenAI participera activement à la création elle-même. Grâce à l’analyse des assets existants, des palettes de couleurs, des lignes directrices de marque et des performances de campagnes antérieures, l’IA pourra générer des variantes créatives. Ces ébauches ne remplaceront pas les créatifs, mais leur offriront un point de départ riche et inspirant. En parallèle, l’IA pourra vérifier automatiquement la conformité des nouvelles créations et signaler les écarts éventuels, évitant ainsi les erreurs de branding ou de conformité.
Enfin, l’IA permettra de détecter des liens conceptuels entre assets, ouvrant la voie à une nouvelle forme de recherche créative et contextuelle.
Conclusion
L’avenir du DAM ne sera pas un choix entre l’ancien et le nouveau. Il s’agira de combiner la structure du DAM avec l’intelligence de GenAI.
GenAI ne va pas simplement redéfinir la gestion des assets numériques, elle va aussi élargir ses usages. Le rôle du DAM évoluera : d’un outil de stockage passif, il deviendra un moteur dynamique de gestion des flux créatifs. L’association DAM + GenAI permettra une collaboration plus fluide, une efficacité accrue et des formes de création inédites.
À propos de Chris McLaughlin
Chris McLaughlin est Chief Marketing Officer chez Vertesia, où il dirige la stratégie de commercialisation mondiale et accompagne les entreprises dans la mise en œuvre de solutions GenAI. Il possède plus de 25 ans d’expérience dans les logiciels d’entreprise, avec des fonctions de direction dans des start-ups en forte croissance et des groupes internationaux. Il a notamment été Chief Revenue Officer chez Hyland Software (1,2 milliard de dollars de CA), et Chief Product & Marketing Officer chez Nuxeo, où il a contribué à multiplier le chiffre d’affaires par 5. Il a aussi occupé des postes de direction chez LumApps, Dell EMC et Thunderhead.
Vous pouvez le retrouver sur son profil LinkedIn.